Quelques centaines de syndicalistes du secteur non-marchand fédéral se
sont réunis le 26 avril à Bruxelles en front commun pour dénoncer le
manque de moyens du secteur. Les 40 millions d’euros promis par le
gouvernment pour 2013 sont insuffisants pour faire face aux besoins du
secteur. Mais pour faire plier le gouvernement, nous aurons besoin de
véritablement organiser la lutte, avec des grèves et des mobilisations
sérieuses.
Tract d' Hypertension:
Il est temps d'avoir de VERITABLES ACTIONS efficaces!
… des promenades à Bruxelles, des actions ludiques à l'hôpital, une flashmob au ministère …
Notre secteur va casquer. Ces prochaines années, des milliards d'euros
seront épargnés dans les soins de santé. Tant les patients que le
personnel le sentiront très clairement passer. Combien de fois encore
allons-nous devoir payer pour la crise ? Pour cette crise que NOUS
n'avons pas causée ? Pendant ce temps, les banques et les grandes
entreprises accordent des mégabonus aux chefs d'entreprise. Pour éviter
que nous ne parvenions droit dans un scénario-catastrophe pour les soins
de santé (avec le vieillissement de la population en général mais aussi
du personnel), le gouvernement devrait investir plusieurs milliards au
lieu d'y aller à la hache dans le budget.
Le gouffre salarial avec le secteur marchand s'élève à 15% environ. La
dernière augmentation barémique dans les hôpitaux date déjà d'il y a...
12 ans (+1% en 2000). Mais les patrons et les partis politiques de
droite veulent supprimer l'indexation automatique des salaires ou la
''modifier''. Pour notre secteur, ce serait une véritable catastrophe.
Depuis 2008, nous avons connu 8 adaptations automatiques (de 2%) de
notre salaire. Sans ce mécanisme d'indexation, nous aurions donc perdu
environ 1/6 de notre pouvoir d'achat par rapport à 2008 !
Du RESPECT non de dieu !
Sommes-nous des travailleurs de second rang ? Devons-nous nous contenter
de cacahouètes pendant que les banques et les grandes entreprises
empochent des sommes faramineuses ? Notre secteur est subventionné, mais
comment qualifier autrement tous ces cadeaux aux entreprises ?
(déduction des intérêts notionnels,...)
Depuis 2002, l'Institut de Classification de fonctions (IF-IC) est
occupé à décrire sur base scientifique les fonctions au sein de
l'hôpital dans un tableau qui évalue les différentes fonctions entre
elles. La progression du salaire selon les barèmes serait aussi nouvelle
et plus logique. Ce travail de titan touche maintenant à sa fin.
L'instauration complète de cette nouvelle classification de fonctions
avec les barèmes connexes signifierait un coût supplémentaire de 910
millions d'euros. Même si tant les syndicats que les employeurs désirent
l'application de l'IF-IC, avec une répartition de l'effort sur
plusieurs accords sociaux successifs, le gouvernement reste sourd et
n'est prêt qu'à consacrer 40 millions d'euros uniquement en 2013.
Alors que les 130.000 travailleurs du secteur Flamand du Non-Marchand
sont parvenus à conclure un accord social de 210 millions d'euros, avec
entre autres un 13e mois presque complet, les travailleurs du secteur
fédéral (300.000 travailleurs) restent sur leur faim. Un mini-accord a
été trouvé pour 2011 (avec un faible contenu et un faible budget de 50
millions d'euros). Pour le reste, l'offre du gouvernement se limite à 40
millions d'euros en 2013 qui seront quasi entièrement consacré aux
nouveaux emplois (800 équivalents temps plein environ). Le budget
original pour notre accord était 300 millions d'euros, mais ce montant
s'est réduit jusqu'à 40 millions au cours des négociations pour former
le nouveau gouvernement.
La limitation du budget aux emplois supplémentaires est en contradiction
avec la politique d’austérité du gouvernement dans le secteur, une
politique qui mine l’’emploi soi-disant prioritaire. Nier l’existence
des professions lourdes dans le secteur, et donc limiter les systèmes de
fin de carrière (1/5 temps-crédit à partir de 55 ans au lieu de 50 ans)
et les prépensions, n’aident pas non plus. Et en ce qui concerne notre
pouvoir d’achat : il y a rien du tout de prévu. Mais cela ne sera
probablement qu’un détail. Il n’est donc pas surprenant que les
négociations du secteur avec le gouvernement aient sauté fin mars.
Comment organiser une grève efficace ?
C'est flagrant, le gouvernement ne prend pas au sérieux les travailleurs
de notre secteur. Les petites actions ne l'incitent pas à avoir peur.
C'est pourquoi les militants veulent de VÉRITABLES actions organisées
efficacement avec un résultat conséquent : il faut instaurer une réelle
pression sur le gouvernement (et ses partis) par leurs relais dans les
directions des hôpitaux. Hypertension appelle donc à l'organisation
d'une grève de 24 heures en juin, mais avec quelques conditions. Par
région, il faut choisir 1 ou 2 grands hôpitaux où concentrer toutes les
forces afin d'organiser une grève effective : y compris avec des piquets
qui contrôlent la liste du personnel réquisitionné. Les militants des
autres institutions pourraient venir soutenir leurs collègues. Si cet
avertissement ne suffit pas, préparons une semaine de grève pour
septembre (après les grandes vacances en tout cas) avec une même manière
de fonctionner, avec de légères adaptation, avec des grèves de 24
heures successives : le mardi l'hôpital X, le mercredi hôpital Y, le
jeudi hôpital Z, etc. Les militants d'autres institutions devraient à
chaque fois venir soutenir les piquets. Avec ce système, il est possible
de contourner une partie des restrictions au droit de grève de notre
secteur. En 2005, le SETCa-BHV avait fructueusement testé ce plan
d'action de grève. Notre question est maintenant la suivante : le sommet
syndical national est-il prêt à poser ce pas en avant nécessaire pour
contrer le défaitisme et la démotivation de certains
militants et travailleurs?