mardi 24 septembre 2019

Tract Hypertension distribué à l'AG de La Santé en Lutte

La Santé en Lutte – Nous avons besoin de plus de personnel et de plus de moyens!



Depuis plusieurs mois maintenant, le personnel de différentes institutions de soins est mobilisé pour réagir à la dégradation constante de leurs conditions de travail. Dans ce cadre, une grande Assemblée Générale de rentrée de La Santé en Lutte était organisée vendredi 13 septembre à Bruxelles. Le texte ci-dessous est tiré du tract Hypertension (1) qui y a été distribué. Nous vous invitons par ailleurs à lire l’interview que nous avons réalisée de Karim Brikci, délégué permanent CGSP de l’hôpital Brugmann-Horta ainsi qu’à vous rendre sur Facebook La Santé en Lutte. 
On exige toujours plus avec moins de personnel. Les soins sont enchaînés les uns après les autres, à la chaîne, sans plus avoir de temps pour les patients. La pression et la dégradation des conditions de travail sont devenues insoutenables. La dimension humaine des soins a été détruite par la charge de travail et la transformation des hôpitaux en usines. Des tableaux Excel interprétés par des consultants externes, ou autres bureaucrates, ne permettront jamais de saisir la réalité de terrain.
“Sous le gouvernement Di Rupo, plus de 4 milliards d’euros ont été économisés dans l’assurance-maladie, dont 1 milliard d’euros ‘‘d’économies nettes’’. Sous celui de Michel, le compteur a été augmenté de 3,84 milliards d’euros, dont plus de la moitié sont des économies nettes’’(2). Nous sommes au début d’une véritable crise des soins de santé. Avec trop peu de moyens, un désinvestissement chronique et la commercialisation progressive de la santé, impossible que celle-ci fonctionne correctement !
Tout ceci n’est pas une fatalité. Nous partageons matin et soir ce constat sur nos lieux de travail. La Santé en Lutte est un espace de convergence pour toutes les travailleuses et les travailleurs de la santé, afin de sortir de notre isolement et prendre conscience de notre force collective. Avec la grève des hôpitaux publics bruxellois le 3 juin, les mardis des blouses blanches et le mouvement dans les maisons de repos, le mouvement des travailleurs de la santé s’étend. Cela offre l’opportunité d’élaborer tous ensemble, avec la participation des différents syndicats, un plan d’action crescendo vers une journée d’action nationale commune pour tous les secteurs confondus de la santé.
Dans une interview au Soir, Robert Verteneuil, le président de la FGTB a raison d’expliquer que le signal donné par les électeurs le 26 mai dernier, c’est celui des préoccupations sociales. Pour y répondre, il propose un plan national d’urgence socio-climatique : augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs via les salaires, relever la pension minimum à 1500€ net, le salaire minimum à 14€/heure brut, les minima sociaux au-dessus du seuil de pauvreté et des investissements dans le social et le climat. C’est un bon programme dans lequel La Santé en Lutte peut s’inscrire : les investissements publics nécessaires dans le secteur sont importants.
La formulation de nos revendications peut varier, qu’on soit dans le public ou le non-marchand, dans les hôpitaux, les
maison de repos, les soins à domicile, au SIAMU… Mais nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes.
  • Un refinancement public massif de la santé pour de l’engagement de personnel supplémentaire, de bonne conditions de travail et des soins de qualité pour tous.
  • Une augmentation de l’ensemble des salaires et un minimum de 14€/heure soit 2300€ brut par mois.
  • Un renforcement du système fédéral de sécurité sociale, pas de scission de celle-ci !
  • Une réduction du temps de travail à 30h semaine pour permettre un travail à long terme dans le secteur, avec
    embauches compensatoires, sans pertes de salaires et avec une interdiction formelle du travail à temps partiel
    involontaire.
  • Mettons un terme à la privatisation et à la commercialisation de la santé. Pour un service public national de santé gratuit,
    sous contrôle démocratique de la collectivité. Y compris la partie rentable du secteur, l’industrie pharmaceutique, duquel serait bannie l’avidité du privé.
  1. Hypertension (version néerlandophone: ‘Polsslag’) a vu le jour lors de la Colère Blanche (2004-2005) comme journal d’action pour des militants syndicaux combatifs et critiques, tant à la CSC qu’à la FGTB dans le secteur de la santé. Ce réseau s’est créé à l’initiative de délégués membres du Parti Socialiste de Lutte (PSL), mais est ouvert à tout activiste combatif dans le secteur. Contact : www.socialisme.be / info@socialisme.be
  2. Service national d’études des mutualités socialistes, décembre 2017.

La santé en lutte! Interview de Karim Brikci, délégué permanent CGSP de l’hôpital Brugmann-Horta


Depuis mars s’est développé un mouvement social chez le personnel des soins de santé bruxellois. Débutant dans les urgences et soins intensifs de l’hôpital Brugmann-Horta, celui-ci s’est étendu à d’autres hôpitaux et veut fédérer le secteur de la santé en lutte. Nous avons donc interviewé le délégué permanent CGSP de l’hôpital Brugmann-Horta, Karim Brikci.
Propos recueillis par Pablo (Bruxelles)
Bonjour Karim, j’imagine que la colère du personnel des soins de santé ne tombe pas du ciel. Peux-tu nous expliquer son contexte ?
‘‘En effet, comme dans beaucoup de secteurs, le ras-le-bol est profond. La situation s’est détériorée à très grande vitesse avec des conséquences catastrophiques pour le personnel et les patients. Ce constat est dénoncé par les organisations syndicales et les travailleurs depuis de longues années. Au jour le jour tout ceci se traduit par une démotivation, une explosion des burnouts,…
‘‘En parallèle, depuis plusieurs législatures, les soins de santé ont subi des économies à grande échelle devant être supportées par le personnel de terrain : non-remplacements d’effectifs, suppressions d’acquis tels que des jours de congés, primes de fin d’année,… Les patients ont aussi subi de plein fouet les conséquences de ces politiques avec des délais d’attentes de plus en plus importants, des augmentations de tarifs et de prix des médicaments.’’
Comment le mouvement s’est-il développé ?
‘‘Face au constat, de nombreux petits combats ont été menés ces dernières années pour tenter au maximum de contrer ces choix politiques. Chaque petit combat isolé semblait perdu d’avance. Mais toutes ces luttes ont pu remettre à l’ordre du jour la nécessité de se battre pour une amélioration de nos conditions de travail et la défense de nos acquis.
‘‘En février, dans mon hôpital, les brancardiers ont mené une grève courageuse de trois jours pour empêcher la suppression de 3 postes et pour dénoncer un management devenu de plus en plus autoritaire, qui ne prenait pas en compte l’avis de ceux qui au quotidien souffrent de la surcharge de travail. La direction a été surprise et ne s’attendait pas à une telle détermination. Au bout des 3 jours, elle a dû céder et les brancardiers ont obtenu le remplacement en CDI des 3 postes menacés. Contrairement à ce qui a pu vivre par le passé, la solidarité et l’intérêt pour leur combat était assez remarquable. On entendait sur le piquet “Bravo, vous osez vous quand même !”, “On devrait tous faire la même chose”.’’
Une sorte d’étincelle en somme…
‘‘Tout à fait. Quelques jours plus tard, notre délégation a été interpellée par des collègues infirmières des soins intensifs et des urgences pour discuter de leur participation à la grève prévue pour la Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes. Partant de leur vécu et d’une situation devenue intenable, elles avaient dressé leur propre cahier de revendications et l’énorme majorité des équipes étaient prête à partir en grève pour soutenir leurs demandes. A partir du 8 mars, ces équipes sont rentrées en mouvement pour obtenir satisfaction à leurs revendications. On a travaillé systématiquement sous forme d’assemblées avec les collègues pour discuter des avancées, du suivi des discussions avec la direction,…
‘‘Avec les collègues du syndicat nous avons donné une attention particulière au fait que le combat est celui des travailleurs de terrain et que donc c’est à eux de le mener. Nous étions là pour les soutenir, les défendre, mais en aucun cas prendre des décisions à leur place. En interne, plusieurs avancées ont pu être obtenues après 2 mois de mobilisations et de négociations. Mais une bonne partie de leurs revendications, comme la reconnaissance du temps d’habillage, le remboursement des transports en commun ou encore la revalorisation salariale, étaient renvoyée vers la direction du réseau IRIS, seule, selon la direction locale, à pouvoir répondre à ces demandes.
‘‘En assemblée, nous avons discuté longuement sur la stratégie à suivre. La médiatisation autour de notre “petite” mobilisation allait nous aider et nous avons été mis au courant que nos collègues de l’hôpital Saint-Pierre – qui vivent bien évidemment la même situation – prévoyaient aussi de passer à l’action. Quelques rencontres et discussions nous ont amené à proposer au front commun syndical une action coordonnée de tous les hôpitaux IRIS avec une journée de grève et de manifestation. La date a été convenue pour le 3 juin. Cette journée fut un grand succès avec quelques 400 personnes présentes devant les bureaux de la direction du réseau. L’ambiance était incroyable et la volonté de lutter et de continuer la mobilisation bien présente. La direction a proposé ce jour-là de discuter tout l’été autour du cahier de revendications.
‘‘Bien que beaucoup soient méfiants, et à juste titre, de cette stratégie de groupes de travail, l’assemblée organisée à la fin de la journée de grève avec les travailleurs grévistes a décidé d’y participer, d’exiger des réponses pour début septembre et d’appeler à une réunion le 21 juin pour mettre sur pied une coordination de tous les travailleurs du secteur de la santé. Cette coordination a depuis pris un nom La Santé en Lutte.’’
Quelle importance a cette coordination de “la Santé en Lutte” selon toi ?
‘‘Pour nous, c’est un développement extrêmement important. Notre secteur est tout d’abord confronté à un chantage moral quand nous discutons de passer à l’action. On peut facilement nous accuser de “prendre en otage les patients”. Pour nous, il est clair qu’aujourd’hui c’est l’austérité et les politiques menées qui prennent en otage les patients et que notre mouvement a pour but d’améliorer la situation de tous, travailleurs et patients. Mais nous devons prendre ça en compte et faire un travail de sensibilisation et de mobilisation conscient et efficace.
‘‘Ensuite, dans notre secteur, la division syndicale est très marquée entre public et privé ou entre hôpitaux et maisons de repos par exemple. La Santé en Lutte veut unifier dans ce combat global pour un refinancement des soins de santé l’ensemble des acteurs, syndiqués ou non, travailleurs et patients, syndicats et associations professionnelles, etc. Cela ne sera certainement pas évident, mais l’ensemble des collègues impliqués actuellement sont motivés par cette perspective et nous allons faire le maximum pour que la question de la santé soit sur la table à la rentrée de septembre 2019.’’
Quelle est la position des directions hospitalières face à ce mouvement ?
‘‘Un développement intéressant a été que cette mobilisation a forcé une série d’employeurs publics et privés à soutenir le mouvement et à déclarer publiquement qu’un refinancement était nécessaire. Ce positionnement est légèrement hypocrite compte tenu du fait que ce sont ces mêmes employeurs qui appliquent sans discuter cette austérité depuis des années, mais nous pouvons utiliser ça pour avancer et légitimer notre combat.’’
Que prévoyez-vous pour la rentrée sociale ?
‘‘Beaucoup de choses sont discutées actuellement. Tout d’abord, nous organisons une grande assemblée de La Santé en Lutte le 13 septembre. Nous espérons pouvoir être capable de mettre tous les acteurs autour de la table et de discuter sérieusement d’un véritable plan d’action à la hauteur des enjeux. En parallèle, la mobilisation au niveau du réseau IRIS va continuer. Début septembre, la direction doit donner des réponses à nos revendications. Nous prévoyons des assemblées dans tous les hôpitaux IRIS pour présenter les réponses de la direction et décider de la suite à donner. Mais je peux déjà te dire qu’il est clair pour nombre d’entre nous que certains points de revendications sont cruciaux et que la mobilisation reprendra de plus belle si nos directions ne donnent pas de réponses avec des engagements sérieux.
A côté de ça, la CGSP-ALR (Administrations locales et régionales) mène une campagne depuis une grosse année autour de la nécessaire et urgente revalorisation salariale de notre secteur qui comprend les hôpitaux publics, les communes, les CPAS, etc. Nous sommes encore un des seuls secteurs où de nombreux collègues sont payés en grade E, grade qui a disparu dans de nombreux endroits et qui ne permet pas de vivre décemment aujourd’hui à Bruxelles. Ce combat-là va aussi être mené à la rentrée parce qu’il semble clair aujourd’hui que le gouvernement bruxellois n’a pas mis à l’ordre du jour cette revalorisation malgré les différentes promesses pré-électorales. La rentrée sera donc assez chaude…’’
– Suivez ce combat sur Facebook => ‘‘La santé en lutte’’

mercredi 23 novembre 2016

Tract Hypertension 24/10/2016

Des soins de qualité? 
Il nous faut une nouvelle colère blanche! 

Pour un PLAN D’ACTION interprofessionnel afin d’arrêter l’austérité !

Ça suffit! Le secteur social tout entier est étranglé, dans toute sa diversité. Les autorités locales à Anvers et Maggie De Block ont la gâchette facile, ce n’est pas une surprise. Elles sont partisanes de la politique d’austérité néolibérale. Nous payons le prix de ces cadeaux aux riches en tant que travailleurs, bénéficiaires et patients : c’est intolérable ! Nous appelons tout un chacun à contribuer à la construction de la résistance !

Stop à la commercialisation

Le secteur social

L’administration communale d’Anvers s’en prend à l’aide sociale en la remettant aux mains de la multinationale G4S Care. Le personnel et les bénéficiaires en seront les victimes, aux dépens du profit des actionnaires. La qualité du service diminuera, concernant l’aide aux sans-abris par exemple. On y passera d’une approche personnalisée à la prestation minimale du gîte et du couvert. Nous exigeons que le secteur social soit un secteur public. Mais, avant même la commercialisation, le manque de moyens était déjà gigantesque. Seuls des investissements massifs dans les services publics de base peuvent permettre que les soins de santé et la prévention soient efficaces. Avec leurs actions, les assistants sociaux (aidés des étudiants et des bénéficiaires) ont mis l’administration communale d’Anvers sous pression. La prise de décision est reportée. La lutte paie, mais il nous faudra plus de solidarité.

Si vous travaillez dans les soins de santé ou dans les soins aux personnes handicapées, vous savez ce que la commercialisation signifie dans la pratique.

Les soins aux personnes âgées 

Les pratiques répréhensibles en cours dans les maisons de repos gérées par les multinationales sont bien connues. Pensons au rationnement du matériel d’incontinence en raison de son coût. Ce n’est pas que ce soit trop cher, mais cela limiterait le profit des actionnaires et c’est ça qui compte! Récemment, un scandale a encore éclaté aux Pays-Bas concernant les patients atteints de démence. L’insuffisance de personnel et de moyens conduit à des situations dégradantes, tant pour les patients que pour les travailleurs.

Les soins aux personnes handicapées 

Le nouveau système de financement des soins aux personnes handicapées en Flandre entraine la commercialisation du secteur, une flexibilité accrue pour le personnel et une grande insécurité chez les patients. Cela conduit en même temps à une cassure dans la solidarité entre organisations et patients, alors que cette solidarité était justement la force du secteur. En plus, des organisations sans permis pourront à l’avenir assurer l’accueil et l’accompagnement des personnes possédant un handicap, avec pour le personnel des conditions de travail et de salaire différentes ainsi que des normes de qualité floues. Cette politique libérale nous ramène plusieurs années en arrière au lieu de nous projeter vers l’avenir.

Pas touche à nos mesures de fin de carrière … et au reste !

Maggie De Block a elle-même déclaré qu’elle ne pouvait pas rester éternellement la plus populaire. Avec les  902 millions d’euros de mesures d’austérité dans la sécurité sociale, elle va entrer dans l’histoire comme étant l’architecte de la destruction du gouvernement fédéral. Maggie «Thatcher» De Block touche tout de suite aux mesures de fin de carrière, une des plus grandes conquêtes de la colère blanche. Si elle pense que nous allons laisser passer ça comme ça, elle se trompe. Nous savons tous que ce ne serait qu’un début : il reste encore une batterie entière de mesures d’austérité qui seront traduites par des pertes d’emplois massives et des services de moins bonne qualité. La qualité des soins semble être la dernière de ses préoccupations.

Pensons à la suppression de 4.000 lits d’hôpitaux  (l’équivalent de la fermeture de 10 hôpitaux régionaux), à la réorganisation de 91 hôpitaux dans 25 réseaux et à la nouvelle financiarisation des hôpitaux selon DRG - Diagnosis-Related Group (des enveloppes fixes par profil de patient) qui va augmenter la pression pour externaliser les services auxiliaires/de soutien/logistiques dans la mesure où ce n’est pas déjà fait. C’est certain que ça va conduire à une perte d’emplois massive chez tous les groupes du personnel.
Les idées du cabinet à propos de l’avenir des professions des soins de santé sont tout sauf rassurantes. Le fondement juridique des emplois dans les soins de santé, le tristement célèbre AR 78, a notamment été renommé « Loi-cadre relative à l'exercice des professions des soins de santé », avec le but d’en donner à court terme un tout nouveau contenu, qui semble effrayant.

Les soins de santé et le bien-être calqués sur le modèle américain? Non merci !

Partout dans le non-marchand, on assiste à un mouvement du public vers le privé et du privé vers le commercial. Cette destruction assure la diminution de la qualité  de la prestation de soins et met les travailleurs sous une pression supplémentaire car tous les soins se retrouvent sur le marché. Nous connaissons les exemples des USA et des Pays-Bas. Aux USA, de bons soins de santé sont presque impayables pour un travailleur normal si cela n’est pas compris dans son paquet d’avantages extralégaux. Les CEO des assurances maladies privées sont parmi les mieux payés et cela signifie beaucoup au pays de Wall Street !

DES INVESTISSEMENTS DANS LES SOINS! En avant!

En tant que travailleurs et bénéficiaires du secteur, il nous faut reprendre les choses en main. En organisant la lutte contre l’austérité ensemble, l’opportunité existe d’imposer le développement de l’aide et des soins de santé. Pour cela, il nous faut une nouvelle colère blanche. Dans le passé, il nous a été possible de construire des rapports de force et d’imposer des améliorations. Nous ne pouvons toutefois pas nous y limiter : les gens ont de plus en plus de problèmes de bien-être et de santé. Il faudra plus que des emplois et du travail faisable pour s’attaquer aux causes de ces problèmes. Des investissements dans des services de base sont nécessaires, ce qui demande de s’en prendre aux richesses des banques et des multinationales.

Un plan d’action interprofessionneL pour arrêter l’austérité !

Ce qui arrive dans ce secteur très large et diversifié touche l’intérêt de chacun. Nous sommes déjà victimes de la politique d’austérité brutale et cela risque d’empirer. Il s’agit de l’énième attaque contre nos conditions de vie et de travail. Donner une nouvelle vie à la colère blanche signifie de construire la résistance dans notre secteur, jusqu’à ce que nous obtenions des résultats. La lutte paie !

Tant que les politiques d’austérité de ces autorités ne seront pas arrêtées, la destruction se poursuivra. Pour cette raison, nous demandons un plan d’action interprofessionnel allant crescendo pour arrêter l’austérité. Il nous faut être unis, combattifs et solidaires jusqu’à ce que le flux financier s’écoule dans l’autre sens ! Les richesses sont suffisamment présentes dans la société pour donner à tout le monde la possibilité de vivre une vie de qualité. Tant que ces richesses seront dans les mains d’une élite richissime qui vit sur notre dos, assurer à chacun la possibilité de vivre une vie décente restera inaccessible. Une lutte généralisée pour des services de base, pour la répartition du travail et la transformation de la société est absolument nécessaire pour le bien-être et la santé de tous !

Hypertension: qui sommes-nous ?

« Polsslag » (dont Hypertension est la version francophone) a vu le jour en 2004 pendant la colère blanche, en tant que journal d’action réalisé par et pour des syndicalistes combattifs et critiques de la CSC et de la FGTB. Ce réseau est né à l’initiative de délégués et militants du Parti Socialiste de Lutte (socialisme.be) et est ouvert à chaque activiste combattif du secteur.


vendredi 27 avril 2012

Le non-marchand en colère

Quelques centaines de syndicalistes du secteur non-marchand fédéral se sont réunis le 26 avril à Bruxelles en front commun pour dénoncer le manque de moyens du secteur. Les 40 millions d’euros promis par le gouvernment pour 2013 sont insuffisants pour faire face aux besoins du secteur. Mais pour faire plier le gouvernement, nous aurons besoin de véritablement organiser la lutte, avec des grèves et des mobilisations sérieuses. 


Tract d' Hypertension:

Il est temps d'avoir de VERITABLES ACTIONS efficaces!
… des promenades à Bruxelles, des actions ludiques à l'hôpital, une flashmob au ministère …

Notre secteur va casquer. Ces prochaines années, des milliards d'euros seront épargnés dans les soins de santé. Tant les patients que le personnel le sentiront très clairement passer. Combien de fois encore allons-nous devoir payer pour la crise ? Pour cette crise que NOUS n'avons pas causée ? Pendant ce temps, les banques et les grandes entreprises accordent des mégabonus aux chefs d'entreprise. Pour éviter que nous ne parvenions droit dans un scénario-catastrophe pour les soins de santé (avec le vieillissement de la population en général mais aussi du personnel), le gouvernement devrait investir plusieurs milliards au lieu d'y aller à la hache dans le budget.

Le gouffre salarial avec le secteur marchand s'élève à 15% environ. La dernière augmentation barémique dans les hôpitaux date déjà d'il y a... 12 ans (+1% en 2000). Mais les patrons et les partis politiques de droite veulent supprimer l'indexation automatique des salaires ou la ''modifier''. Pour notre secteur, ce serait une véritable catastrophe. Depuis 2008, nous avons connu 8 adaptations automatiques (de 2%) de notre salaire. Sans ce mécanisme d'indexation, nous aurions donc perdu environ 1/6 de notre pouvoir d'achat par rapport à 2008 ! 

Du RESPECT non de dieu !

Sommes-nous des travailleurs de second rang ? Devons-nous nous contenter de cacahouètes pendant que les banques et les grandes entreprises empochent des sommes faramineuses ? Notre secteur est subventionné, mais comment qualifier autrement tous ces cadeaux aux entreprises ? (déduction des intérêts notionnels,...)

Depuis 2002, l'Institut de Classification de fonctions (IF-IC) est occupé à décrire sur base scientifique les fonctions au sein de l'hôpital dans un tableau qui évalue les différentes fonctions entre elles. La progression du salaire selon les barèmes serait aussi nouvelle et plus logique. Ce travail de titan touche maintenant à sa fin. L'instauration complète de cette nouvelle classification de fonctions avec les barèmes connexes signifierait un coût supplémentaire de 910 millions d'euros. Même si tant les syndicats que les employeurs désirent l'application de l'IF-IC, avec une répartition de l'effort sur plusieurs accords sociaux successifs, le gouvernement reste sourd et n'est prêt qu'à consacrer 40 millions d'euros uniquement en 2013.

Alors que les 130.000 travailleurs du secteur Flamand du Non-Marchand sont parvenus à conclure un accord social de 210 millions d'euros, avec entre autres un 13e mois presque complet, les travailleurs du secteur fédéral (300.000 travailleurs) restent sur leur faim. Un mini-accord a été trouvé pour 2011 (avec un faible contenu et un faible budget de 50 millions d'euros). Pour le reste, l'offre du gouvernement se limite à 40 millions d'euros en 2013 qui seront quasi entièrement consacré aux nouveaux emplois (800 équivalents temps plein environ). Le budget original pour notre accord était 300 millions d'euros, mais ce montant s'est réduit jusqu'à 40 millions au cours des négociations pour former le nouveau gouvernement.

La limitation du budget aux emplois supplémentaires est en contradiction avec la politique d’austérité du gouvernement dans le secteur, une politique qui mine l’’emploi soi-disant prioritaire. Nier l’existence des professions lourdes dans le secteur, et donc limiter les systèmes de fin de carrière (1/5 temps-crédit à partir de 55 ans au lieu de 50 ans) et les prépensions, n’aident pas non plus. Et en ce qui concerne notre pouvoir d’achat : il y a rien du tout de prévu. Mais cela ne sera probablement qu’un détail. Il n’est donc pas surprenant que les négociations du secteur avec le gouvernement aient sauté fin mars. 

Comment organiser une grève efficace ?

C'est flagrant, le gouvernement ne prend pas au sérieux les travailleurs de notre secteur. Les petites actions ne l'incitent pas à avoir peur. C'est pourquoi les militants veulent de VÉRITABLES actions organisées efficacement avec un résultat conséquent : il faut instaurer une réelle pression sur le gouvernement (et ses partis) par leurs relais dans les directions des hôpitaux. Hypertension appelle donc à l'organisation d'une grève de 24 heures en juin, mais avec quelques conditions. Par région, il faut choisir 1 ou 2 grands hôpitaux où concentrer toutes les forces afin d'organiser une grève effective : y compris avec des piquets qui contrôlent la liste du personnel réquisitionné. Les militants des autres institutions pourraient venir soutenir leurs collègues. Si cet avertissement ne suffit pas, préparons une semaine de grève pour septembre (après les grandes vacances en tout cas) avec une même manière de fonctionner, avec de légères adaptation, avec des grèves de 24 heures successives : le mardi l'hôpital X, le mercredi hôpital Y, le jeudi hôpital Z, etc. Les militants d'autres institutions devraient à chaque fois venir soutenir les piquets. Avec ce système, il est possible de contourner une partie des restrictions au droit de grève de notre secteur. En 2005, le SETCa-BHV avait fructueusement testé ce plan d'action de grève. Notre question est maintenant la suivante : le sommet syndical national est-il prêt à poser ce pas en avant nécessaire pour contrer le défaitisme et la démotivation de certains militants et travailleurs?

jeudi 24 novembre 2011

lundi 13 juin 2011

Démonstration réussie ce 9 Juin : perspectives ...

"Une énième ballade en ville" ou le coup d'envoi d'une nouvelle lutte pour l'acceptation de toutes nos revendications?

Nous étions 16.000 manifestants (selon la police) à Bruxelles. La plus grande manifestation du secteur social depuis la présentation du carnet de revendications début de l'année dernière. La solidarité intersectorielle est grande.

Il y a aussi un grand soutien des clients, des résidents, des participants, des patients, des personnes âgées et d'autres personnes nécessitant des soins envers les travailleurs du secteur Non-Marchand, tout comme celui de leurs familles et de certains employeurs (tout relatif soit-il). Nos décideurs politiques appartiennent à un autre groupe. En tant que complices (in?)conscients du capital, leur mission est de s'attaquer au secteur Soins de Santé pour, ensuite, le livrer au secteur privé. Lequel n'est intéressé que par de gros profits pour les actionnaires. La Colère Blanche ne laissera pas cela se produire. La manifestation nationale le 9 juin n'a été qu'un simple avertissement. Le secteur ne s'est jamais montré au maximum de sa puissance, mais s’il n'y a pas rapidement un accord pluriannuel sur la table, un changement pourrait bien produire.

Dans un secteur de plusieurs centaines de milliers de travailleurs et d'encore plus de sympathisants réside une grande force, la force de son nombre. Si elle est utilisée, de véritables pas en avant sont une perspective très réelle. Que tous les travailleurs soient impliqués dans la lutte est loin d'être évident. C'est pourquoi, il est nécessaire qu'un plan d'action clair soit élaboré. Pour être efficace, ce plan d'action doit transcender les sous-secteurs et les frontières syndicales et être accompagnée d'une campagne de solidarité et d'information vers un large public. La période d'été est idéale pour un accord interne et mutuel des divers groupes d'intérêt au sein du Non-Marchand. De cette façon, un plan pourrait être proposé en septembre. Un plan d’action (de grève) qui augmente systématiquement en rythme et en volume, mais aussi qui puisse perdurer pendant une période relativement longue et ne sera levé que lorsqu'une proposition acceptable nous soit apportée.

Secteurs fédéraux: rien de nouveau sous le soleil ...

Personne ne peut nier que des mesures supplémentaires sont nécessaires. Après la manifestation, cette nécessité est confirmée par les secrétaires syndicaux qui donnent un rapport des négociations avec les ministres compétents. Par deux fois cette semaine, des entretiens ont eu lieu, au niveau fédéral, au 16 rue de la Loi. Les ministres Onkelinx (PS, vice-premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la santé en affaires courantes), Milquet (CDH, vice-premier ministre pour l'emploi et l'égalité des chances en affaires courantes), et un employé de Leterme (CD&V et Premier ministre en affaires courantes). Les syndicats y ont appris que la Belgique n'a pas de gouvernement fédéral, mais qu'un formateur est nommé et qu'un gouvernement peut être formé. Force est de constater que leurs interlocuteurs ne manque pas d'humour. Les syndicats ont simultanément reçu l'information qu’aucunes négociations ne pourraient être engagées, mais qu’il y a la possibilité de mettre sur pied un groupe technique de travail chargé de préparer ces négociations. Pour finir, ils ont aussi appris qu'il n'y aurait pas de 2ème mini-accord et que les syndicats devront faire des choix dans leurs revendications. Encore de l'humour?

Secteur Flamand: La force de l'inertie malgré la date de fin des négociations.

Au niveau flamand, on a déjà négocié pendant environ un mois, mais il n'y a guère d'avancées. C'est seulement au niveau de la classification des fonctions des salariés qu'il y a des voix agréables. Le 13ème mois et les autres conditions salariales n'ont été évoqués qu'en passant, tout comme le décommercialisation et la perte de qualité des soins, ce sur quoi les syndicats voulaient entendre une position claire du gouvernement. Les mesures d'augmentation de la qualité telles que la réduction de la charge de travail et l’engagement de personnel supplémentaire n'ont pas encore été abordés. A cinq manches de la fin, la marche de manœuvre sera étroite pour finaliser un préaccord avant le 29 juin, date de fin des négociations. Les directions syndicales prévoient également une évaluation négative par la base, dans la perspective d'un accord acceptable plutôt maigre.

Au niveau flamand et fédéral ce sera donc, selon toute probabilité, reporté à après l'été. Nous appelons donc dès maintenant pour un large accord interne et entre les divers groupes d'intérêt au sein du secteur Non-Marchand.

De bons soins et le bien-être sont des éléments extrêmement importants de la vie en société, mais qui sont, dans la logique capitaliste actuelle, très difficiles à atteindre, et encore plus quand il s’agit de préserver ce qui existe déjà. Il est donc nécessaire que, en plus de l'acceptation des revendications syndicales, les luttes de la Colère Blanche soit une extension d'un combat politique pour un service de santé gratuit aux mains du public, où toute forme de participation du secteur privé soit bannie. Un tel Service de Soins de Santé ne peut exister que quand il est sous le contrôle de la population. Ce qui met en avant l'appel pour un nouveau parti des travailleurs. En attendant un tel parti, nous continuons avec Hypertension à rassembler des syndicalistes de lutte et des militants issus du secteur, au-delà des frontières syndicales pour, d'une manière critique, faire pression sur les syndicats pour ne pas laisser la lutte s'essouffler et s'éteindre mais se développer.

vendredi 10 juin 2011

La Colère Blanche du non-marchand dans les rues de Bruxelles

L'an dernier, à cette époque, il y avait déjà eu une grande manifestation du personnel du non-marchand et, cette année encore, une manifestation a réuni hier environ 16.000 travailleurs. Les négociations concernant les salaires, les conditions de travail et l'engagement de plus de collègues n'aboutissent pas. Ce secteur très diversifié souffre d'un même problème : un manque cruel de moyens. Pour sauver les banques ou participer à une guerre impérialiste en Libye, les moyens ne manquent pas. Mais lorsqu'il s'agit d'offrir des soins de santé ou un acceuil décent pour les personnes âgées,... là, les caisses sont "vides".

* reportage photo 1 socialisme.be
* reportage photo 2 socialisme.be
* reportage photo SETCa-FGTB CHIREC
* tract Hypertension en PDF

Soins de santé: A la mesure du budget ou à la mesure des nécessités?

La colère blanche du non-marchand

Très exactement un an après avoir manifesté à 15.000 à Bruxelles, la colère blanche redescend à nouveau dans les rues le 9 juin. L’an dernier, les syndicats ne sont pas restés sans bouger, au contraire du gouvernement et des employeurs. Les nombreuses actions et grèves n’ont reçu comme réponse qu’une poignée de petites réunions de négociation au niveau flamand, et le gouvernement fédéral s’est contenté d’une politique de diviser-pour-régner. Le gouvernement fédéral, en affaires courantes, prétend ne pas pouvoir prendre de décision dans le secteur des soins de santé mais, par contre, il n’a eu aucun problème à décider de participer à une guerre en Libye

Mener des actions, ça paye ! C’est ce que prouve la nouvelle proposition du gouvernement flamand du 2 mai, après la manifestation réussie du 29 mars. Le budget pluriannuel des secteurs flamands a visiblement été accru, passant de 147 millions d’euros à 210 millions. La manifestation nationale du 9 juin de TOUS les secteurs (y compris francophones, qui n’étaient présents le 29 mars que via une petite délégation plus symbolique qu’autre chose) du non-marchand tombe donc en plein milieu des négociations qui pourraient être conclues fin juin. La pression supplémentaire de la mobilisation ne sera pas de trop. Le résultat des négociations sera connu début juillet.

Une autre preuve du fait que partir en grève est bien utile, est la conclusion de l’accord de protocole du 21 février concernant les 500 équivalents temps plein supplémentaires d’ici 2014 dans le secteur handicap en Flandre, après quelques actions de grève réussies. La pression issue de l’intensification des actions, en temps, en étendue et en force, a poussé le ministre à céder. En 1983, l’encadrement du personnel prévu par la loi a été gelé, et c’est cela qui selon les syndicats conduit à un manque de personnel (actuellement estimé à 2.200 équivalents temps plein). Les 500 emplois supplémentaires promis ne doivent constituer qu’un début mais, sans actions, on en serait resté à une tape amicale sur l’épaule de la part du ministre. En opposition aux secteurs flamands, les secteurs fédéraux (hôpitaux, maisons de repos,…) restent sur leur faim depuis déjà un bon bout de temps. Une solution intermédiaire a été trouvée pour ces secteurs avec un mini-accord (d’une valeur de 50 millions d’euros pour les secteurs public et privé ensemble) pour cette année seulement. Reste à voir dans le courant de cette année si l’on en verra l’application, aussi petit soit-il, car les employeurs freinent des quatre fers.

Les syndicalistes savent bien que si aucune discussion ne commence après la manifestation du 9 juin, des actions plus dures devront être préparées pour septembre afin d’accroitre la pression avec de véritables grèves au lieu de manifestations.

Égoïstes ou utiles à la société ?

Les revendications du personnel ont été rejetées par les gouvernements et les employeurs comme étant trop irréalistes et trop chères. Les médias ont été manipulés grâce à de faux rapports et à des chiffres trafiqués. Le ministre Vandeurzen (CD&V) a déclaré que les syndicats donnent une image tronquée des salaires de départ dans le non-marchand, et qu’une enquête de la KULeuven et de Vacature déclare que le personnel infirmier débutant appartient à la catégorie la mieux payée pour de jeunes diplômés.

Ce que cette étude passe allègrement sous silence, c’est qu’il s’agit d’un salaire incluant les primes de soirée, de nuit, de week-end et les jours fériés. Une étude plus objective, effectuée par le HIVA (Institut de recherche pour le travail et la société) a démontré que les salaires du non-marchand sont en réalité inférieurs de 10,5% en moyenne par rapport à ceux des fonctions équivalentes d’autres secteurs. Pour les employeurs, la solution, c’est de recourir au personnel infirmier polonais. Ne parlons pas encore du salaire et des conditions de travail pour ces employés...

Pour un service national et gratuit de soins de santé

Les gouvernements sont complètements opposés aux associations de patients et aux syndicats. Ils veulent des soins de santé basés sur des budgets d’austérité tandis que le personnel et les patients veulent des soins de santé basés sur leurs besoins. Pour la Banque Nationale de Belgique, les dépenses de soins pour une personne âgée de 70 ans reviendraient en moyenne à 3,5 fois ceux de quelqu’un de 35 ans. A 90 ans, les dépenses seraient 12 fois plus élevées. Le gouvernement aime citer ce type de chiffres, histoire de défendre la nécessité d’économies budgétaires ou pour nous convaincre d’accepter de devoir travailler plus longtemps. Pour les syndicats toutefois, ces chiffres reviennent surtout à dire qu’il faut ajuster les moyens financiers aux besoins du secteur.

Les différents partis politiques veulent s’en prendre à la norme de croissance du budget des soins de santé et sont favorables à une commercialisation accrue du secteur sous prétexte de limiter ainsi les dépenses publiques de la sorte. Les syndicats doivent s’opposer à ces projets et lutter pour un service national et gratuit de soins de santé, sous le contrôle démocratique de la collectivité et duquel serait bannie l’avidité du secteur privé.

Pousser la lutte en avant !

Les revendications du non-marchand sont loin d’être égoïstes, elles sont au contraire on ne peut plus nécessaires à la société. Plus de personnel, plus de moyens, une formation adéquate,… c’est ouvrir la voie à des soins de meilleure qualité pour chacun, et c’est aussi l’une des manières de combattre le chômage chez les jeunes.

Nous avons besoin d’un plan d’action combatif, la manifestation du 9 juin ne doit être ni une simple balade avant les vacances, ni la fin de la lutte. Luttons jusqu’à l’obtention de toutes nos revendications !

Non-marchand en colère : Il nous faut un plan d’action

Le 26 avril, le front commun syndical du non-marchand a envoyé une lettre au Premier Ministre Yves Leterme afin de lui demander les raisons de l’absence de toute négociation concernant l’accord pluriannuel pour le secteur fédéral de la santé. La lettre déclare : ‘‘En 2011 les partenaires sociaux ont conclu un soi-disant ‘‘mini-accord’’ pour une durée d’une année. (…) Sur divers points, cet accord ne répond pas aux attentes légitimes des travailleurs du secteur fédéral de la santé.’’

Pour les secteurs fédéraux, il n’y a même pas encore d’agenda de négociation. Si la manifestation nationale du 9 juin n’obtient pas de résultat concret, nous aurons à passer à des actions plus dures après les vacances, à l’exemple des grèves dans le secteur handicap en Flandre.

Nous proposons d’élaborer un plan d’action détaillé avec une escalade dans le temps et la portée. Comment construire un tel plan d’action ?

1. Organiser des grèves de 24 heures dans un grand hôpital par province, chaque mois à partir de septembre. Ces grèves doivent se faire en front commun syndical et avec des piquets de grève massifs qui peuvent prendre le caractère d’une petite manifestation. Tous les militants de la province peuvent être mobilisés vers ce piquet. Bien sûr, il faut avoir un calendrier précis des grèves depuis le début et donner ce calendrier au gouvernement et aux employeurs, pour qu’il soit clair pour tout le monde que les actions sont sérieuses. Cette méthode a comme avantage de continuer la lutte durant toute une période sans mettre toutes ses cartes sur la table dès le début.

2. Si la perspective de grèves mensuelles ne suffit pas pour mettre le gouvernement sous pression, nous pouvons aller vers des grèves de plusieurs hôpitaux par province, à différents jours de la semaine, afin d’être capable de mobiliser pour les piquets. Par exemple : grève à l’hôpital A le mardi, à l’hôpital B le mercredi et à l’hôpital C le jeudi. Ceci étant donné les règles
spécifiques pour les grèves dans les hôpitaux. Cette stratégie a déjà été appliqué dans la précédente ‘‘colère blanche’’ par le SETCA-BHV.

3. Une escalade plus développée, avec des actions dans d’autres secteurs, comme les maisons de repos. Cela peut faire partie d’une construction systématique des actions selon un plan d’action.

Les actions pour l’accord précédent se sont arrêtées faute d’un tel plan d’action. Après différentes manifestations, nous avons eu une grève au finish qui, dans la pratique, était plutôt une grève chaotique et sans coordination. Espérons que les dirigeants syndicaux ont tiré les leçons de cette expérience et qu’ils sont prêts à mener avec la base syndicale la discussion sur un plan d’action offensif.

mardi 17 mai 2011

mercredi 16 mars 2011

Le CTR (Centre de Traumatologie et de Réadaptation) en grève!

Le CTR (Centre de Traumatologie et de Réadaptation) situé sur le site Brugmann à Bruxelles était en grève ce mardi.

Il y a quelques semaines, le personnel de soin du CTR votait à plus de 90% une journée de grève. Ils et elles en ont assez et pressent leurs délégués de déposer un mandat de grève. Le principe qui freine habituellement les travailleurs de la santé de pratiquer des arrêts de travail est ici le moteur de leurs revendications et de leurs actions: l’intérêt du patient !

C’est pour défendre celui-ci que le personnel du CTR se croisait les bras ce mardi. Pas de revendication financière ! ''Nous ne sommes plus à même de remplir nos missions correctement'', explique Vito. ''Nous manquons de personnel. Et ce sont les patients qui en pâtissent. Nous ne demandons pas d’augmentation ou de primes, même si dans le secteur soins de santé c’est une revendication que bien sûr, nous soutenons. Nous voulons traiter nos patients avec respect, sécurité et avec l’excellence qui caractérise notre institution depuis si longtemps. Le personnel est sur les genoux et la direction n’entend rien !''

Une petite dizaine de patients ont insisté pour être présents sur le piquet. En solidarité avec leur personnel de soin. Ils sont venus en chaises et brancards roulants. (La centaine de patients qu’accueille le CTR sont tous des patients qui ont subis de graves traumatismes). Ils sont restés toute la journée et étaient loin d’être les plus silencieux ''En solidarité avec nos infirmières ! Plus de personnel pour le CTR !'' scandaient-ils.

Une quinzaine de membres du personnel étaient présents entourant leurs représentants dès 6h30 devant la porte principale barrée par des tables. Avaient répondu à l’appel à la solidarité : 3 délégués CGSP de Brugmann, 8 délégués SETCa des Cliniques St-Luc et autant du SETCa de l’Hôpital Erasme , la déléguée principale SETCa de l’Hôpital Edith Cavell et 2 permanents du secteur non-marchand du SETCa-BHV.

Des affiches étaient placardées sur la porte d’entrée et dans tout le bâtiment disant :

NOUS SOMMES POUR :

  • Un véritable projet d’institution
  • Un objectif pluridisciplinaire
  • Un centre d’excellence avec des moyens d’excellence
  • Une réelle sécurité des patients
  • Une direction cohérente
  • Plus qu’une belle façade
  • Sécurité et qualité de travail

LE CTR EN GREVE !!! ROUGE DE COLERE !!!

Rassemblement le 15 mars 2011

CAR ENSEMBLE ON EST PLUS FORT !!!''

Hier, le personnel du CTR était résolu, combatif, solidaire, avec des revendications claires et structurées. Certaines grosses têtes de la FGTB ont manqué une leçon. Ils auraient appris plus aujourd’hui sur la réalité du terrain que dans leurs groupes de travail.

Bravo le personnel du CTR !





mardi 14 septembre 2010

Grève des brancardiers à l'hôpital Brugmann

Après plusieurs mois de préparation, ce mardi 7 septembre, les brancardiers de l’hôpital Brugmann ont fait une journée de grève pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et pour défendre leur carnet de revendication. Leur demande principale est l’engagement de 4 ETP supplémentaires pour permettre d’assurer correctement leur travail. A coté de cette revendication, de nombreuses revendications portaient sur leur matériel, infrastructures,…

La question de l’augmentation de la charge de travail est d’une importance cruciale quand on voit la situation catastrophique et généralisée à l’ensemble des hôpitaux publics bruxellois. En effet, les activités n’ont cessé de croître et le personnel sur le terrain reste lui au même nombre. (*)

Cette situation n’est donc malheureusement pas isolée à la seule section transport. Le constat est le même dans l’ensemble des services. Le combat des brancardiers n’est donc qu’un premier pas et ne peut rester isolé pour connaître une fin heureuse. C’est ce qu’ils ont fait passer comme message durant leur grève hier. La quinzaine de brancardiers présents au piquet ont donc fait le tour des services pour expliquer leur combat, inviter les autres membres du personnel à les soutenir et à les rejoindre. Ce premier pas est positif et a su montrer la détermination existante chez les brancardiers malgré la tentative de la direction de saboter leur grève en faisant accomplir leur travail par d’autres catégories de personnel.

Parallèlement, la direction a d’ailleurs directement rencontré les grévistes pour entendre leurs revendications et a prit l’engagement de toutes les satisfaire, sauf sur les 4 ETP. Elle a fixé une deadline au 6/10 pour faire savoir sa réponse après une étude menée en interne. Les grévistes ont tenu une assemblée suite à ces propositions et ont décidé de suspendre la grève jusqu’à cette date en promettant de repartir en grève si leur demande d’engagements n’était pas prise en considération.

Cette expérience a été une première démonstration de force pour les brancardiers qui désormais se tiennent prêts à réagir dès que cela sera nécessaire. Leur combat est en fait celui de tous les travailleurs des soins de santé qui tous vivent aujourd’hui une dégradation de leurs conditions de travail et des soins aux patients. Seule la lutte paie !!

(*) « En passant de 587.000 à plus d'un million de patients en 2007, les consultations de ces hôpitaux ont ainsi accueilli quasi deux fois plus de visiteurs qu'en 1997. Les hospitalisations d'un jour ne cessent également d'augmenter dans le réseau, passant de 42.000 à plus de 51.000, entre 2005 et 2007 (source : Le Soir en 2009) »

samedi 3 juillet 2010

Plan d’attractivité pour la profession infirmière, Le Roi a signé.

tract SETCa

Secteurs fédéraux de la santé
PLAN D’ATTRACTIVITÉ POUR LA PROFESSION INFIRMIÈRE, LE ROI A SIGNÉ.

C’est fait. Si les employeurs ont refusé de conclure les conventions collectives concrétisant la mise en œuvre de l’Accord tripartite du 4 mars 2010 relatif à l’exécution du plan d’attractivité pour la profession infirmière, le Roi a signé en date du 22 juin 2010 l’AR proposé par la Ministre de la Santé et des Affaires sociales, Laurette Onkelinx, imposant les mesures au bénéfice des travailleurs.

Cet Arrêté Royal permet de concrétiser 2 mesures :
1. L’octroi d’une prime pour les titres et qualifications professionnels particuliers
2. L’octroi d’un supplément pour les prestations inconfortables
Il précise également le découpage des plages horaires d’une journée de travail.
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Les primes pour les titres et qualifications

LE MONTANT

- Prime annuelle de 1.113,80 €* pour les infirmiers détenteurs d’une qualification particulière*
- Prime annuelle de 3.341,50 €* pour les infirmiers porteurs d’un titre professionnel particulier* (* Titres et qualifications sont énumérés dans l’AR du 27 septembre 2006-Primes indexées)

LE SECTEUR DE TRAVAIL

- En hôpital, être occupé dans un service, un secteur, un programme prévoyant la spécialisation.
- En MR/MRS, exercer la fonction d’infirmier

LA DATE DE PAIEMENT

- En septembre de chaque année au prorata du temps de travail et du nombre de mois travaillés du 1 septembre de l’année précédente au 31 août de l’année en cours.

Les suppléments horaires

LES PERSONNES CONCERNEES, LES AIDES-SOIGNANTS AUSSI

- Le personnel infirmier et aide-soignant en hôpital, MR/MRS, MSP, soins à domicile, maisons médicales et HP au chevet du malade
- Le personnel exerçant la fonction d’éducateur dans les équipes psychiatriques dans les hôpitaux généraux, dans les hôpitaux psychiatriques et les MSP

LA FIXATION DES PLAGES HORAIRES

- Le jour, de 8h à 18h
- Le soir, de 18h à 20h
- La nuit de 20h à 6h
- Le matin, de 6h à 8h

LE SURSALAIRE POUR LES PRESTATIONS DU SOIR

- Sursalaire de 20% pour les prestations entre 19 et 20h quel que soit le jour de la semaine
- Le sursalaire des samedi / dimanche / jour férié est d’application s’il est supérieur aux 20%
- Les accords et usages locaux plus favorables pour les autres catégories professionnelles et dans les autres secteurs restent acquis

SURSALAIRE POUR LES PRESTATIONS DE NUIT

- Sur base des sursalaires existants, toutes les heures de prestation comprises entre 20h et 6h donnent droit à un sursalaire
- Il en va de même, pour les heures de prestation qui commencent avant 20h ou se termine après 6h dans la mesure où la prestation dépasse minuit.
- Les accords et usages locaux plus favorables pour les autres catégories professionnelles et dans les autres secteurs restent acquis.

La date d’entrée en vigueur

- La date d’application est fixée au 1 janvier 2010
- Les sursalaires nouveaux doivent être payés mensuellement dès le 1 juillet 2010
- Les sursalaires nouveaux pro-mérités pour la période du 1 janvier au 30 juin 2010 sont payés au plus tard le 1 juillet 2010 sous la forme d’une prime de rattrapage.
- Certains employeurs plus rébarbatifs pourraient attendre la parution de l’AR dans le Moniteur pour appliquer les mesures. Cette ultime bravade ne ferait que de reporter de quelques semaines ce qui restera de toute façon pour eux une obligation d’exécution.
- N’oublions pas que les employeurs bénéficient d’un financement de 90 millions d’euros pour exécuter ces mesures
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En savoir plus, besoin d’aide, …
N’hésitez pas à prendre contact avec vos délégués SETCa dans votre institution ou votre Régionale SETCa.

mercredi 9 juin 2010

cahier d'Hypertension de 8 juin 2010

Lisez le texte intégral ici.

mardi 18 mai 2010

Tract et affiche FGTB + front commun pour la manif du Non-Marchand de 8 juin

Les secteurs Non Marchand de la FGTB
Non Marchand, en avant !
POUR PLUS DE JOBS ET DE POUVOIR D’ACHAT
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Depuis plusieurs mois, nos cahiers de revendications pour les secteurs fédéraux, régionaux et communautaires ont été déposés. A aucun niveau les négociations n’ont véritablement commencé. Aucune prévision budgétaire n’a été formulée. Silence « assourdissant » chez les uns, mise en attente chez les autres, absence d’interlocuteur au niveau fédéral.Il est temps de réagir !
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Pour intensifier la pression sur la sphère politique
La prise en compte de nos cahiers de revendications doit constituer une des priorités pour tous les gouvernements. Nous l’avons déjà fait savoir. Vu le peu de résultats, nous devons maintenant intensifier la pression sur la sphère politique !
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Pour garder l’attention fixée sur le secteur Non Marchand
Le secteur Non Marchand est au cœur de notre système solidaire et fédérateur de sécurité sociale ! Il s’agit d’un secteur essentiel, encore plus en période de crise. Il est grand temps que les politiques s’en rendent compte et rencontrent les revendications des travailleurs du secteur.
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Pour lancer un message fort à des employeurs de plus en plus attentistes et antisociaux
Les patrons (sauf quelques uns) multiplient les blocages : ils refusent toujours de signer certaines conventions fondamentales. Lançons un signal fort à leur encontre.
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Unissons-nous face à cet immobilisme
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Manifestons ensemble avec tous les secteurs du Non Marchand à Bruxelles, le 8 juin prochain 10h30, Gare du Nord
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Un préavis de grève a été déposé dans chaque commission paritaire.
D’autres informations pratiques suivront encore ultérieurement.
Prenez contact avec votre centrale FGTB.
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Affiche et tracte du front commun syndical:

CNE - SETCa - CGSLB - CG FGTB - HORVAL FGTB - CSC Batiment/Industrie - CSC Services Publics
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